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jeudi, septembre 14, 2006

Salaires des cadres en 2005


L’enquête Salaires Esope 2006 qui porte sur l’année 2005 a été lancée en juillet 2006, et les résultats traités en septembre 2006. Les réponses proviennent d’un échantillon de 1 118 salariés : ingénieurs, cadres, techniciens, agents de maîtrise… qui représentent l’ensemble des secteurs d’activité sur le territoire national.
Niveau de rémunérations13 % de la population gagnent au plus 30K€ bruts et 45 %, entre 30 K€ et 50 K€ par an.
Évolution des rémunérations
Du côté des diminutions :
• 43 % du personnel d’encadrement ont vu leur rémunération stagner ou baisser (32 % ont constaté une stagnation, 11 % une baisse).
• Les diminutions de rémunérations ont touché moins de salariés en 2005 et ont été un peu moins fortes qu’en 2004 : 23 % des salariés ayant vu leur rémunération baisser en 2005 ont perdu plus de 5 % de leurs gains contre 25 % en 2004.
Du côté des augmentations :
• 57 % des personnes ayant répondu ont vu leur rémunération brute annuelle augmenter en 2005. C’est peu et c’est pourtant le meilleur niveau atteint depuis 2003 !
• En 2005, 39 % des personnels augmentés ont vu leur rémunération progresser de moins de 2 % et 47% de 2 à 5%.
• 2005, confirme le recul des augmentations individuelles et le poids plus important des augmentations collectives seules ou des augmentations mixtes : 36 % des salariés augmentés l’ont été individuellement (contre 40 % en 2004 et 55 % en 2003). Cette évolution se fait au profit des rémunérations mixtes qui représentent 31 % des augmentations (+3 points par rapport à 2004). 2005 enregistre par ailleurs une certaine stabilité de la hausse des rémunérations collectives (33 % contre 32 % en 2004).
• Enfin, comme l’an dernier, 10 % des salariés seulement ont bénéficié d’une promotion mais, dans 77 % des cas, elle n’a pas été synonyme d’augmentation salariale. 2005 enfonce le clou : salaire et mérite ne vont définitivement plus de paire !
Évolution du pouvoir d’achat
Plus de 6 cadres sur 10 ont dans les faits perdu du pouvoir d’achat en 2005. Au total, ce sont en effet 65,23 % des salariés de l’encadrement qui ont perdu du pouvoir d’achat en 2005 (43 % pour qui la rémunération a baissé ou stagné ; 22,23 % des personnes ont été augmentées mais à un niveau inférieur ou égal à l’inflation).La rémunération variable
Les entreprises maintiennent le cap en ce qui concerne la flexibilité de leur politique de rémunération. Plus de 6 cadres sur 10 (62 %, contre 68 % en 2004) ont perçu au moins un élément variable dans leur rémunération en 2005 !La prime constitue l’élément variable le plus souvent attribué puisque 77 % des salariés en ont reçu une en 2005. Seul 1 % du personnel d’encadrement a perçu des stock-options en 2005, un sacré coup porté aux idées reçues sur « les privilèges » des cadres !
Les salariés toujours mécontents de leur rémunération
Près d’un cadre sur deux se déclare mécontent de sa rémunération (49 %).
La situation est certes moins noire qu’en 2004, mais on espérait mieux à la vue des résultats macroéconomiques du pays et des entreprises du CAC 40. Les patrons français des dites entreprises ont touché un salaire moyen (hors stock-options donc) de 2,3 millions d’euros en 2005 ! Pour le personnel d’encadrement, il y a de quoi avoir un profond sentiment de malaise… D’autant plus que les prix eux ne cessent de s’envoler.
Les prix à la consommation ont augmenté de +2 % en 2005. Attention toutefois de ne pas se laisser berner par cette quasi-stabilité affichée de l’inflation, car certains postes de consommation courante ont vu leur prix monter en flèche et grèvent les budgets. L’an passé, les ménages ont consacré 24,7 % de leurs dépenses pour le poste logement, dont 18,1 % pour la seule location ! C’est un maximum historique ! Et cela n’est pas étonnant quand on sait que les prix des loyers a augmenté +4 % ! Pourtant, le poste logement ne pèse que 6,14 % dans le panier des biens et services servant à l’INSEE pour établir l’indice des prix à la consommation ! Dans le même domaine, les remboursements des crédits immobiliers absorbent plus de 11 % du revenu disponible des ménages.
Le prix des produits pétroliers a progressé de 15,3 %, celui du gaz de ville de +6,8 %. Le prix du super sans plomb a progressé de +10 %, pourtant sa consommation en volume n’a diminué que de -1,8 % ce qui prouve que ces dépenses deviennent incompressibles pour les ménages. Le fioul domestique bat un triste record +29,7 % en un an. La consommation de ce bien n’a pourtant chuté que de -1,4 %, parce qu’on atteint un seuil d’inélasticité au prix et que, quel qu’en soit le coût il faut bien se chauffer ! Ceci n’est pas sans conséquences sur le niveau de vie des ménages…
La léthargie salariale dans laquelle s’enfonce notre pays, la dégradation du niveau de vie du personnel d’encadrement dont le mécontentement se fait chaque jour plus pesant imposent de mieux rémunérer le travail.
Pour la CFE-CGC cela passe par l’instauration d’un SMIP (Salaire minimum interprofessionnel plancher) cadre au moins égal au plafond de la Sécurité sociale (2 589€/mois). Ce SMIP favoriserait le nécessaire redéploiement de la hiérarchie salariale et des perspectives de carrière des salariés les plus qualifiés qui fait aujourd’hui défaut. Il impulserait également une réorganisation des grilles de classification et leur adaptation à l’évolution des fonctions qui résultent des mutations de la technologie et de l’organisation du travail. Seule une politique salariale dynamique pourra redonner confiance aux membres de l’encadrement et servir de levier à la croissance et par là même à l’emploi.septembre 2006