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mercredi, août 30, 2006

PRIME POUR L’EMPLOI : COUP DE POUCE OU CADEAU DEGUISE ?

Outre la mise en place d’un chèque transport, le gouvernement va débloquer 1 milliard d’euros (soit le double de ce qui était prévu dans la Loi de finances pour 2007) pour augmenter la Prime pour l’emploi (PPE). Les mauvaises langues parleront de cadeau pré-électoral et n’auront peut-être pas tort.

La CFE-CGC se demande à qui profite réellement la PPE ? Aux salariés, certes, mais aussi très largement aux entreprises qui en profitent pour ne pas augmenter les salaires en laissant l’État assumer la charge salariale à leur place. Conséquence, on assiste à un tassement des salaires entre 1 et 1,6 SMIC : ceci concerne aujourd’hui plus de 50 % des salariés, pourcentage en constante augmentation.

La PPE, qui coûte désormais 4,2 milliards d’euros à l’État (le double de ce qu’elle coûtait en 1995) et dont l’efficacité a été fortement mise en doute par le Cour des comptes, génère un effet pervers en mettant à mal la hiérarchie des salaires et l’ascenseur social qui lui était lié.

Pour Michel Lamy, secrétaire national à l’économie à la CFE-CGC, la PPE contribue à supprimer la différenciation salariale qui devrait exister en fonction des formations, des compétences, des qualités exigées des salariés. Cette politique gomme le modèle social, pourtant source d’évolution et de progrès.
Au-delà de 1,6 SMIC, la CFE-CGC remarque deux types de politiques de la part des entreprises : une progression quasi exponentielle des rémunérations des dirigeants (qui plus est largement déconnectée de la croissance de l’entreprise) et un immobilisme salarial pour la plupart des cadres et techniciens qui gangrène depuis trop longtemps l’économie de notre pays.

De plus en plus, cadres et techniciens sont interdits d’augmentations générales et ne peuvent prétendre à une évolution positive de leur salaire qu’en en payant le prix par des horaires n’ayant rien à voir avec les 35 heures, par une disponibilité souvent incompatible avec la vie de famille.

La CFE-CGC réclame non seulement une conférence nationale sur les salaires, mais elle exige que les discussions ne s’arrêtent pas aux seuls bas-salaires, et qu’elles aboutissent à remettre en vigueur une échelle cohérente et dynamique de l’ensemble des rémunérations.