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samedi, décembre 16, 2006

SALAIRE DES CADRES

Plus de 6 cadres sur 10 ont perdu du pouvoir d’achat et 1 cadre sur 2 n’est pas satisfait de sa rémunération.

Cette enquête salaire CFE-CGC porte sur l’année 2005. Elle a été lancée en juillet 2006, et les résultats traités en septembre 2006. Les réponses proviennent d’un échantillon de 1 118 salariés : ingénieurs, cadres, techniciens, agents de maîtrise… qui représentent l’ensemble des secteurs d’activité sur le territoire national.

Caractéristiques de l’échantillon
La population concernée compte 18 % de femmes et 82 % d’hommes, en majorité d’un niveau de formation supérieure. Elle est composée principalement d’ingénieurs et de cadres (73 %) et de techniciens et agents de maîtrise (12 %).
• 74 % des hommes sont des ingénieurs, cadres et 13 % sont des techniciens agents de maîtrise. Les femmes cadres sont un peu moins nombreuses : 65 % et plus présentes que les hommes dans les catégories employé : 8 % (contre 1 % d’hommes) et dans la catégorie assimilé
cadre : 9 % (contre 4 % d’hommes).
• 90 % de l’échantillon travaille dans le secteur privé et 92 % bénéficie d’un contrat à durée indéterminée.
• 65 % de la population ayant répondu travaille dans une entreprise de plus de 500 salariés.
• Dans 43 % des cas, les cadres représentent de 0 à 19 % des effectifs de l’entreprise et dans 33 % des cas de 20 à 39 % des effectifs.

Évolution des rémunérations
• 13 % de la population gagne moins de 30 K€ bruts et 45 % de la population gagne entre 30 K€ et 50 K€ par an.
• On enregistre une amélioration du niveau des salaires perçus essentiellement dans le haut de la pyramide salariale : 25 % des cadres touchent plusde 60 K€ en 2005 contre 18 % en 2004 .


Du côté des diminutions :
• 43 % du personnel d’encadrement ont vu leur rémunération brute annuelle stagner ou baisser: 32 % ont vu leur rémunération stagner (contre 37 % en 2004), et 11 % d’entre eux ont enregistré une baisse de leur rémunération (contre 15 % en 2004).
• Les diminutions de rémunération ont touché moins de salariés en 2005 et ont été un
peu moins fortes qu’en 2004 :
23 % des salariés ayant vu leur rémunération baisser en 2005 ont perdu plus de 5 %
de leurs gains contre 25 % en 2004.
• On constate, en 2005, la poursuite des baisses des rémunérations individuelles : 46 % des salariés ayant vu leur salaire diminuer ont subi une réduction de la partie variable de leur rémunération.


Du côté des augmentations :
• 57 % des personnes ayant répondu (contre 48 % en 2004, 50% en 2003) ont vu leur rémunération brute annuelle augmenter en 2005. C’est peu et c’est pourtant le meilleur niveau
atteint depuis 2003 !
Parmi ces 57% de salariés augmentés :
- 39 % ont reçu une augmentation inférieure à 2 % (soit 22,23 % de notre population).
Ces personnes ont donc perdu du pouvoir d’achat puisqu’une telle augmentation est inférieure
à l’infl ation (+2 %) en 2005 !
- 47 % ont vu leur rémunération croître de 2 à 5 %.


Plus de 6 cadres sur 10 ont dans les faits perdu du pouvoir d’achat en 2005 :
• Au total ce sont bien 65,23 % des salariés de l’encadrement qui ont perdu du pouvoir d’achat
en 2005 (43 % pour qui la rémunération a baissé ou stagné ainsi que les 22,23 % de personnes
augmentées mais à un niveau inférieur ou égal à l’infl ation).
• 2005, confi rme le recul des augmentations individuelles amorcé en 2004 et le poids plus
important des augmentations collectives seules ou des augmentations mixtes. Ainsi 36 % des salariés augmentés l’ont été individuellement (contre 40 % en 2004 et 55 % en 2003). Cette évolution se fait au profi t des rémunérations mixtes qui représentent 31% des augmentations (+3 points par rapport à 2004,). 2005 enregistre une certaine stabilité de la hausse des rémunérations collectives : 33 % (contre 32% en 2004).
• Enfi n, comme l’an dernier, 10 % des salariés seulement ont bénéfi cié d’une promotion mais dans 77 % des cas (+5 points par rapport à 2004) elle n’a pas été synonyme d’augmentation salariale.

2005 enfonce le clou : salaire et mérite ne vont défi nitivement plus de paire


La rémunération variable
Les entreprises maintiennent le cap en ce qui concerne la fl exibilité de leur politique de rémunération.
Plus de 6 cadres sur 10 (62 %, contre 68 % en 2004) ont perçu au moins un élément variable
(hors participation et intéressement) dans leur rémunération en 2005 !
Le poids de la part variable dans la rémunération reste stable. Pour 28 % des salariés elle représente entre 5 et 10% de la rémunération (+2 points par rapport à 2004) et pour 24 % des salariés elle représente entre 10 et 20 % de la rémunération (soit -2 points par rapport à 2004).
Nature des éléments variables La prime constitue l’élément variable le plus souvent
attribué puisque 77 % des salariés en ont reçu une en 2005. Seul 1 % du personnel d’encadrement a perçu des stock-options en 2005, un sacré coup porté aux idées reçues sur « les privilèges » des cadres !

Bilan :
La situation est certes moins noire qu’en 2004, mais on espérait mieux à la vue des résultats
macroéconomiques du pays et des entreprises du CAC 40 ! Les patrons français des dîtes entreprises ont touché un salaire moyen (hors stock-options donc) de 2,3 millions d’euros en 2005 ! Pour le personnel d’encadrement, il y a de quoi avoir un profond sentiment de malaise… Aujourd’hui près d’un cadre interrogé sur deux (49 %) se déclare mécontent de sa rémunération.


Sondage : ESOPE 2006 pour la CFE-CGC